Point sur la situation de l'année écoulée
Réapparue en 2021 avec la reprise économique très forte post Covid, l’inflation a clairement changé de régime en 2022 avec le conflit entre l’Ukraine et la Russie, et la hausse des prix de l’énergie. Elle a ainsi dépassé 10 % dans de très nombreux pays européens. Elle risque de rester durablement plus élevée que sa moyenne des dix dernières années.
Aux Etats-Unis, la vigueur de la reprise en 2021 a entraîné de fortes tensions sur le marché du travail et une spirale prix/salaires s’est enclenchée rapidement. De même, la surchauffe du marché immobilier a fortement contribué à la composante dite structurelle de l’inflation, obligeant la banque centrale américaine à adopter mi-2022 une attitude plus restrictive. Une remontée aussi rapide des taux d’intérêt directeurs américains ne s’était plus vue depuis les années 1980.
En Europe, l’envolée des prix de l’énergie est la principale cause de l’inflation. La composante majoritaire de l’inflation reste donc conjoncturelle. Mais la banque centrale européenne a aussi adopté mi-2022 une politique monétaire plus rigoureuse pour freiner l’inflation et soutenir l’euro. Notons par ailleurs, que les efforts pour accélérer la transition énergétique et les probables relocalisations provoquées par les tensions géopolitiques pourraient modifier durablement à la hausse l’inflation en zone Euro.
Changement de régime également au niveau des prévisions de croissance : l’optimisme du début 2022 a fait place aux menaces de récession dans de nombreux pays, notamment en Europe et aux Etats-Unis.
Côté européen, la France devrait connaître en 2023 une croissance de son PIB légèrement positive, à l’inverse de l’Allemagne qui pourrait enregistrer une contraction de son activité. Elle voit en effet son modèle économique, historiquement basé sur l’accès à une énergie bon marché et sur les exportations, remis en question.
La Chine, principal moteur de la croissance mondiale ces dernières années, affiche un très fort ralentissement de sa croissance, résultant principalement d’une politique anti-Covid très extrême et atypique.
Si les incertitudes sont nombreuses à court terme, le ralentissement attendu de l’inflation au deuxième semestre 2023 pourrait permettre d’entrevoir une amélioration des perspectives économiques fin 2023 et pour 2024.
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