Tiraillée entre des signaux positifs et des incertitudes persistantes, l’économie mondiale résiste. Le FMI anticipe une croissance mondiale de 3,1 % pour l’année 2024, en légère hausse en comparaison de ses précédentes estimations en octobre dernier 1. Alors que la désinflation se confirme à l'échelle globale – laissant présager des baisses des taux de la part de la Réserve Fédérale américaine (Fed) et de la Banque Centrale Européenne (BCE) – des foyers de tensions géopolitiques persistent.

 

Aux États-Unis, l'économie fait preuve d’une résilience remarquable, soutenue par un marché de l'emploi dynamique et une consommation des ménages robuste. La croissance du pays devrait s’élever à 2,7 % cette année, un rythme bien plus soutenu qu’anticipé. Plus qu’un « soft landing », c’est désormais un « no-landing » qui semble se dessiner tant la première économie mondiale déjoue les pronostics. Ombres à ce tableau : ce dynamisme est un frein au mouvement de désinflation et devrait inciter la Fed à être très prudente avant d’initier son cycle d’assouplissement monétaire, les élections présidentielles pourraient exacerber une fracture sociale palpable 2 ou encore un déficit budgétaire attendu à 7,1 % en 2024, qui aggrave un endettement fédéral déjà très élevé.

Le fossé économique continue de se creuser entre les Etats-Unis, l’Europe et la Chine. En effet, la situation en Europe est nettement plus contrastée. La zone euro a frôlé la récession, malgré un recul de l'inflation. D’après le FMI, la croissance devrait s’établir à 0,9 % en 2024, et l’Allemagne est en récession depuis deux trimestres consécutifs. Le Vieux Continent pourrait retrouver un peu de son souffle en juin prochain alors que la BCE devrait annoncer une 1ère baisse de taux.

La Chine, quant à elle, montre quelques signes d’amélioration. La croissance était de 5,3 % au premier trimestre 2024.  La reprise reste toutefois entravée par des problèmes structurels persistants dans des secteurs clés comme l'immobilier. Les relations de la Chine avec l’Occident, et notamment les Etats-Unis, se distendent de plus en plus.

Le paysage global est néanmoins entaché par un certain nombre d’incertitudes. Les tensions géopolitiques continuent de menacer la stabilité économique générale. La guerre en Ukraine perdure et la tension au Moyen-Orient est vive. Ces enjeux ont des répercussions directes sur les marchés, et notamment sur les prix du pétrole qui ont connu un sursaut à la mi-avril alors que le ton montait entre l’Iran et Israël.

 

1 FMI, perspectives de l'économie mondiale, janv. 2024

2 Iris, Etats-Unis : une élection présidentielle dans un pays fracturé, déc. 2023