3 questions à :
Emmanuelle FERREIRA & Yann CARRE
Dans un contexte économique plus incertain et une croissance qui devrait être modérée en 2024, prudence et sélectivité sont de mise dans les choix d’investissement d’Agrica Épargne. Pour Emmanuelle Ferreira, Directrice des Investissements et Yann Carré, Responsable Multigestion, la recherche d’actifs de qualité et peu endettés prime dans l’environnement actuel.

Y a-t-il une classe d’actifs que vous allez privilégier cette année ?

Y. Carré : Le retour soudain de l’inflation au sortir de la pandémie et le resserrement monétaire qui s’en est suivi auront généré une volatilité très élevée sur les marchés obligataires ces dernières années, symbolisée par des performances 2022 historiquement négatives. 2023 est un bien meilleur cru, davantage en ligne avec les performances auxquelles les obligations nous ont habitués. La phase de resserrement monétaire semble toucher à sa fin, et, si l’inflation restera un sujet de vigilance important durant les prochains mois, sa trajectoire actuelle nous permet d’espérer quelques baisses de taux en 2024. Un tel scénario permettrait de confirmer le retour à la normale sur la classe d’actifs. Pour ces raisons, nous restons optimistes pour les obligations souveraines et d’entreprises d’excellente qualité. Ces dernières présentent également une alternative intéressante aux actions qui, a contrario, pourraient marquer le pas après leur excellent parcours en 2023. Nous restons prudents quant aux obligations émises par les entreprises plus endettées dites « high yield », dont les émetteurs pourraient bientôt faire face à des problématiques de refinancement.

Quelles sont vos anticipations sur le marché des actions ? 

E. Ferreira : 2023 aura été globalement une excellente année pour les marchés actions avec une performance de +19 % pour le MSCI EMU et +26 % pour le S&P 500. À cet égard, le potentiel pour 2024 nous paraît plus modéré, même si nous entrevoyons une performance positive. Les actions européennes se traitent à des niveaux de valorisation modérée et offrent un rendement du dividende attractif, ce qui pourrait susciter l’intérêt des investisseurs. Quant aux actions américaines, l’engouement pour le secteur technologique et le leadership des entreprises américaines sur l’intelligence artificielle pourraient alimenter une poursuite du rebond en 2024.

Quel type d’actions privilégiez-vous dans ce contexte ? 

E. Ferreira : Nous continuons de privilégier les entreprises bien positionnées sur des thématiques de croissance structurelle et peu sensibles aux cycles économiques. Figurent ainsi, dans nos portefeuilles, des entreprises leader dans la technologie, des entreprises industrielles qui apportent des solutions aux grands enjeux de la transition énergétiques ou des sociétés de pointe dans la santé. Des acteurs qui, de surcroît, sont généralement peu endettés, un critère important à l’heure actuelle. De plus, la détente actuelle des taux d’intérêt devrait favoriser ces secteurs de croissance.